Makala Le projet CapMakala
Le projet Makala a installé quatre essais de provenances, deux en RDC (Kinzono, Ntsio) et au Congo (Pointe Noire). Une campagne sera faite à la fin de la saison des pluies (avril/mai 2014) et un bilan global établi. Ces mesures permettront de sélectionner les provenances d’Acacia sp. Les plus adaptées et de les recommander pour les futurs projets de reboisements agroforestiers en Afrique centrale.
Près de mille d’hectares de plantations agroforestières villageoises ont été réalisées pendant le projet Makala, pour l’essentiel sur les plateaux et au Bas Congo. Elles ont impliqué plusieurs milliers de villageois sur 100 villages et 800 pépinières ? Le bilan intégrera bien sur les surfaces, croissances et productivité (sur échantillonnage), mais également fera une analyse fine des éléments clés du succès (et de l’échec), techniques, mais aussi sociaux, environnementaux, économiques et si nécessaire, institutionnels.
Le projet Makala a développé l’activité de régénération naturelle assistée après culture sur brulis dans plus de 150 parcelles, principalement au plateau Batéké. Pour suivre la dynamique de régénération des placettes permanentes ont été lises en place et mesurées régulièrement. Des activités de reboisement en essences locales ont été initiées au Bas Congo, environ 60 000 arbres ont été introduits pour reboiser et restaurer des parcelles déforestées. Comme pour les plantations agroforestières, un bilan sur échantillonnage qualitatif sera réalisé, les enseignements tirés et des propositions faites.
18 plans simples de gestions ont été mis en place par le projet Makala. Par ailleurs, une dizaine de villages mitoyens ont également mis en place un processus d’élaboration de PSG de leur propre initiative. Tous ces PSG couvrent environ 20 000 hectares sous gestion et ont été reconnus par l’Etat. Un formulaire d’enquête unique sera mis au point et des visites organisées sur les villages afin de mesurer la pérennité et l’efficacité de ce type de mode de gestion participatif après deux ou trois années d’exercice pour une gestion durable de la ressource bois énergie. Des conclusions seront tirées et si nécessaire une évolution méthodologique sera proposée pour l’avenir. Enfin, on cherchera à mesurer les impacts potentiels positifs/négatifs d’une formalisation institutionnelle (sous forme de décret ou d’arrêté) de ce type d’aménagement du territoire.
Les acteurs du projet Makala ont rédigé et mis à disposition en tous plus de 300 références bibliographiques de tous ordres, dont plus de 50 articles dans des revues à comité technique. Il est évident que de nombreux résultats restent à actualiser et valoriser. Ce projet continuera la ligne éditoriale mise en œuvre par le projet Makala. Plusieurs projets d’articles seront soumis pour publication.
Un module « bois énergie » de niveau mastère a été mis en place par le Cirad. Ce module d’une durée de 40heures, a été testé avec succès à l’Université de Kisangani et à l’Ecole Régionale Postuniversitaire d’Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT) à Kinshasa. Ce module sera finalisé et mis en ligne sur le site du projet sous forme diffusable et une information spécifique sera faite au niveau des établissements d’enseignements supérieurs de la sous-région.
Une journée de formation des agents du MECNT à Kinshasa a été organisée en juillet 2012. Cette journée a permis à la cinquantaine d’agents centraux présents de disposer d’informations de qualité et actuelles sur la thématique du bois énergie. Trois formations de ce type seront organisées à Kisangani, Lubumbashi et Mbuji Mayi. Une quatrième pourra, le cas échéant, être réalisée dans une région susceptible d’accueillir des projets de développement liés à la problématique du bois énergie.
Le projet rédigera et publiera 4 notes de perspectives sur le même modèle que celles réalisées par le Projet Makala. En outre, tous les résultats acquis lors de ce projet seront mis en ligne sur le site du Projet Makala et portés à la connaissance du public. Enfin, quelques notes de synthèse seront rédigées et/ou traduites en anglais pour élargir significativement la base du lectorat et permettre ainsi une diffusion plus large des résultats du projet, en particulier vers les zones anglophones du continent, surtout à l’est et au sud.
Les plantations forestières, au premier rang desquels figurent les systèmes agroforestiers, représentent un des axes majeurs du développement de projets sur appels d’offres internationaux. Une partie de ces appels d’offres est liée aux perspectives en lien avec les marchés REDD+, dans le cadre du changement climatique. D’autres appels d’offres ont plus spécifiquement trait au développement agricole.
Le volet technique de ces projets est très largement sous-estimé car basé sur une vision très superficielle d’exemples réels (Mampu,etc…). Cela peut conduire à des échecs cuisants et des contre exemple pénalisant à terme toute la crédulité de la filière. Le projet Makala a approfondi l’ensemble des facteurs clés de durabilité (agronomiques, sociaux et économiques) de ces systèmes agroforestiers. Au cours de ce projet, nous rédigerons des termes de références techniques spécifiques aux plantations forestières afin que ceux-ci puissent être intégrés directement dans els appels d’offres et servir de cadre pour les projets futurs.
L’analyse prospective EFBC 2040 a permis d’identifier des variables clés et des facteurs de pressions au niveau global ainsi qu’à celui de chacun des huit socio-écosystèmes (SES). Ces informations ont permis de proposer des recommandations stratégiques. En RDC, les zones est et sud sont soumises à des pressions très fortes et des risques de modification majeures, parfois masquées par des actulaités politique ou économique floues.
Le projet s’attachera à approfondir les résultats de l’analyse EFBC 2040 dans certains de ces SES, et en particulier ceux du nord et du sud, à partir d’informations cblées (qualitatives et quantitatives) recueillies sur place. Ces zones représentent en effet des enjeux majeurs pour la stabilité et le développement dfuturs de la RDC. L’analyse permettra ainsi d’anticiper les changements à venir, décrire les axes majeurs d’action et prioriser les modalités d’intervention.
Une réflexion d’aménagement du territoire à ‘échelle du bassin d’approvisionnement a été initiée par le Projet Makala suite au développement et la mise en place des plans simples de gestion, à l’échelle des terroirs villageois. Le choix de privilégier le niveau local est justifié par le rôle fondamental des pouvoirs coutumiers dans la gestion et l’exploitation de la ressource arborée et par leur rôle de transition et d’entrainement à l’échelon local. Toutefois, l’aménagement d’un bassin d’approvisionnement ne peut-être la somme des aménagements des terroirs villageois le constituant. Différentes analyse devront être initiées pour définir le bon cadre géographique d’intervention (bassin d’approvisionnement en bois énergie d’un centre urbain, province, district, territoire), de préciser cette intervention (intégration dans le processus de décentralisation) et d’identifier les futurs acteurs devant être impliqués et leur rôle (administrations, associations,…). Il sera également nécessaire d’aborder et de traiter d’autres éléments inhérents aux questions d’aménagements du territoire, l’adaptation des solutions aux conditions locales, l »intégration des usages du sol dans l’aménagement du territoire, définir les rapports entre les différents acteurs de manière à ce que l’aménagement du territoire bénéficie équitablement à l’ensemble des acteurs (des concertations pourraient être initiées pour répondre aux enjeux de gestion de la ressource bois énergie et de l’aménagement du territoire). L’ensemble de ces éléments permettront d’obtenir un cadre d’action pour la mise en œuvre d’un aménagement du territoire.
Une des difficultés majeures rencontrée par le projet Makala a été la faible quantité des données validées scientifiquement disponibles à tous les niveaux de la filière. Cela a obligé le projet à lancer et mener des actions périphériques complémentaires d’acquisition de savoirs indispensables à la compréhension de la filière bois-énergie au sens large (biologie, écologie, pédologie, génétique, dendrométrie, agronomie, sciences sociales,…). Ce travail de fond mérite d’être poursuivi et abouti afin de pouvoir baser les futurs projets de développement sur des bases rationnelles et par sur des présupposés ou des dogmes non validés.
Sur la base des travaux déjà réalisés dans le domaine, des réflexions en cours et des discussions avec les instituts de recherches et universités de RDC (nationaux et internationaux) dynamiques, le projet identifiera et décrira quelques thèmes de recherche fédérateurs. Il tentera d’intéresser un ou plusieurs bailleurs internationaux à mettre en place un financement spécifique pour que le pays puisse disposer de résultats de recherche opérationnels de niveau international.
Au cours du projet Makala, nous avons identifié de nombreux blocages et freins au développement d’une gestion durable de la ressource bois énergie. Ces freins ne sont pas souvent spécifiques à cette filière, mais y sont exacerbés et particulièrement visible. Une activité spécifique sera menée pour en faire le bilan et identifier, parmi ces blocages, ceux qui sont les plus importants et/ou prioritaires à traiter. Nous ferons des propositions d’amélioration et les porterons à la connaissance des décideurs.
Ce projet ne constitue pas une fin en soi et les thématiques développées au travers du projet Makala servent désormais de socle de nombreuses réflexions sur les mesures à prendre. Ces réflexions se traduisent le plus souvent par le lancement d’appels d’offres internationaux. La mise en œuvre et les acquis obtenus par le projet Makala et par ce projet de capitalisation vont contribuer à obtenir un corpus de savoirs et savoirs faire unique. Ces informations serviront à élaborer, en étroite collaboration et en partenariat avec les institutions et les acteurs nationaux concernés, un projet de long terme en réponse aux termes de références d’appels d’offres internationaux. La vision très large et transversale acquise au travers du projet Makala et de ce projet de capitalisation est de nature à pouvoir répondre de manière pertinente à des appels d’offres de nature diverse (agriculture, forêts, changement climatique, réduction de la pauvreté,…).
L’objectif est de préparer les conditions d’intervention de grande ampleur à la fin de cette action pour renforcer, élargir et pérenniser les travaux entrepris par le projet Makala et les projets analogues, tout en les adaptant aux priorités et nouveaux enjeux.
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